Henri CAPS

Hermalle-sous-Argenteau, 1956


« Etre artiste, c’est réinventer la terre » ( F. Nietzsche )

Héritier du Nouveau Réalisme, Henri Caps est une figure majeure de la sculpture contemporaine belge. Il a fait sienne la phrase d’André Gide : "Quand je cesserai de m'indigner, j'aurai commencé ma vieillesse.

Dans son atelier d’Oupeye, où il réside, ce jeune quinquagénaire déclare : « Je n'ai pas choisi d'être peintre, c'est quelque chose qui m’habite, c'est un état qui s'installe et devient permanent ».

Pour ce sculpteur et peintre, un art dont le contenu est si éloigné des circonstances de la vie ne peut remplir sa mission et ne peut être au service de l’humanité, c’est un art dépourvu de sa grandeur et de sa noblesse.

Et depuis des décennies, son indignation est restée intacte, c’est l’état de la terre, la terre si fragile et précieuse qui s’épuise.

Un artiste doit être est le porte-parole des vibrations du monde. Ce qu’il lit, ce qu’il entend... nourrissent ses réflexions. Il refuse de vivre comme l’arbre qui pousse, sans presser sa sève, en attendant l’été. Son merveilleux idéal, c’est de chercher la beauté, dans la fragilité, l’éphémère.

En appliquant symboliquement du pigment naturel sur des pare-brise défoncés, des tonneaux d'huile écrasés ou encore sur des affiches lacérées, Henri Caps nous livre non seulement un travail poétique, il s'engage dans une quête profondément humaniste: la défense de la planète.

Par le choix des matières qui composent son œuvre, leur nature, leur couleur et la connaissance du processus de reconversion du simple déchet industriel ou de l’affiche abandonnée du regard, il parvient rapidement à détourner les effets obtenus par la machine et à réintroduire, la conscience du créateur, le travail de la main.

Voilà un artiste qu’il convient de découvrir, car il appartient à une lignée, qui nous apprend à regarder le réel autrement. Pour reprendre les termes du critique Pierre Restany, il s’inscrit dans un cycle qui nous propose un «recyclage poétique du réel ».

En d’autres, mots, il nous invite à réinventer la terre de demain… celle de nos enfants.


Lucien Rama
Critique d’art Aiap Unesco

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